4 ans déjà que les révélations-chocs de Michael Douglas ont plongé les adeptes du cunnilingus dans le doute. La star américaine du cinéma, interprète de « Dr Hank » dans la saga « Ant-Man », confiait en effet, dans le cadre d’une interview, que son cancer de la gorge n’avait pas pour cause l’alcool ou le tabac, mais… le cunnilingus. Aussi improbable que cela puisse paraître, cette déclaration a permis de mettre en lumière un agent viral longtemps mésestimé : le papillomavirus (cause réelle du cancer de Douglas). Alors, il y a danger ou pas ?
Papillomavirus : qu’est-ce que c’est réellement ?
Après cette révélation-choc, beaucoup se sont demandé s’il était vraiment possible de choper un cancer de la gorge après avoir pratiqué le cunnilingus. La réponse est toute trouvée aujourd’hui.
Encore appelé virus du papillome humain (VPH, et en anglais HPV pour human papillomavirus), le papillomavirus est le principal agent responsable de cette pathologie qui plane sur les pratiquants du cunnilingus tel une épée de Damoclès. Il s’agit en fait d’un virus à ADN sexuellement transmissible de la famille des Papillomaviridae capable d’infecter la peau et les muqueuses ; d’où sa présence dans l’utérus. On dénombre aujourd’hui 200 espèces différentes de VPH. Mais selon les spécialistes, les plus dangereux sont ceux qui sont sexuellement contagieux. Chez la femme, il est l’un des facteurs responsables du cancer du col de l’utérus.
Origine du Papillomavirus
Difficile de définir précisément l’origine d’un virus. Toutefois, on peut toujours se pencher sur la période des premières découvertes. En effet, au début du XXe siècle, en 1925 plus précisément, des difformités du noyau, de la taille et de la forme des cellules du col de l’utérus avaient déjà alerté le pathologiste Georgios Papanicolaou. Ce n’est qu’après 25 ans que ces anomalies ont véritablement attiré l’attention du monde scientifique conduisant ainsi à une révolution du dépistage du cancer du col.
À la fin des années 1900, le médecin allemand Harald Zur Hause découvrit la cause de cette déformation des cellules utérines : il s’agissait du papillomavirus. Grâce à un diagnostic virologique plus poussé, il était maintenant possible de l’identifier au mieux.
Comment se transmet le papillomavirus ?
Les récentes enquêtes ont révélé que plus de 4 000 nouveaux cas de cancers induits par des souches diverses de VPH étaient détectés chaque année chez les femmes. Quant aux hommes, le nombre s’élèverait à plus de 1 700 cas par an. Bien que les statistiques soient moins alarmantes comparées à celles d’autres pathologies, elles sont quand même en constante évolution. Une situation qui met en avant la contagiosité du virus. Alors, comment se transmet le VPH ?
Comme mentionné plus haut, le VPH peut affecter la peau et les muqueuses (orales, génitales et anales). Dans le premier cas, l’infection est latente et ne cause pas de grands dégâts (verrues, condylomes…). Les VPH cutanés apparaissent d’ailleurs sur la peau des individus sains dès la naissance. Dans le second cas, la transmission s’opère par voie sexuelle ; c’est d’ailleurs le mode de transmission par excellence. À l’occasion d’une pénétration, d’un baiser langoureux, d’une fellation ou… d’un cunnilingus, le VPH peut se transmettre aisément.
L’OMS a par ailleurs rappelé que le stade de transmission critique tant pour les femmes que pour les hommes « se situe au début de l’activité sexuelle ». Phase à laquelle intervient très souvent la pratique du cunnilingus.
Quel est le risque réel d’infection chez les hommes ?
25 à 50 % des femmes de moins de 25 ans et 5 à 15 % des femmes de plus de 35 ans sont porteuses du VPH rien qu’en France, alors qu’elles constituent la tranche féminine la plus active sexuellement. Une donnée qui, de toute évidence, semble loin d’arranger la situation masculine vis-à-vis du virus.
D’après l’université John Hopkins (USA), plusieurs facteurs pourraient accentuer le risque d’infection chez les hommes. Parmi ceux-ci, le nombre de partenaires sexuels et le tabac. En effet, les hommes ayant copulé avec 5 partenaires ou plus auraient 7 % de chance de contracter le virus. Selon la même étude, ce pourcentage grimperait à 15 % si ces hommes sont reconnus comme fumeurs.
Papillomavirus : Quelles conséquences pour quelles complications ?
Rassurez-vous, dans la grande majorité des cas, les infections au VPH sont très souvent banales. Dans 90 % des cas selon l’OMS, elles se dissipent toutes seules sans gros dégâts au bout de 2 ans après contamination. Néanmoins, l’infection peut parfois virer au cancer sans prévenir. La cause de cette mutation brusque reste encore obscure pour les scientifiques.
Chez les hommes, les activités sexuelles par voie bucco-génitale (cunnilingus surtout) facilitent l’entrée du virus par la bouche, la gorge et les amygdales conduisant ainsi à une infection orale au HPV. Cette dernière peut déboucher sur un cancer ORL (relativement rare), mais également sur une papillomatose respiratoire (tumeurs des voies respiratoires).
Une bouche infectée peut à son tour contaminer une vulve et/ou un vagin dans le cadre d’un cunnilingus. Dans ce cas, un cancer de cette zone est à craindre chez la femme infectée.
Selon les pratiques et les orientations sexuelles des individus, les infections peuvent s’aggraver ; entraînant ainsi des pathologies rares comme le cancer de l’anus ou du pénis.
Comment prévenir une infection au VPH ?
Nous l’avons dit tantôt, la plupart des infections au VPH sont latentes. Vous pouvez donc continuer vos pratiques de cunnilingus si vous l’appréciez vraiment. Mais face à la montée des complications liées au HPV, vous feriez mieux de vous protéger vous et votre partenaire. Pour ce faire, plusieurs moyens existent.
Saviez-vous qu’un vaccin contre le papillomavirus était disponible ? Sûrement pas ! La couverture vaccinale est en baisse depuis quelques années, la faute à un manque d’information. Et pourtant, c’est le moyen le plus sûr pour prévenir une éventuelle infection. Elle est généralement prise en charge par les services sociaux pour les filles de 11 à 19 ans et jusqu’à 26 ans chez les hommes.
L’OMS propose le préservatif comme rempart au papillomavirus même s’il ne protège pas à 100 %. Le dépistage est aussi fortement recommandé.
Si vous êtes adepte du cunnilingus, vous devriez adopter le carré latex ou la digue dentaire pour une protection plus optimale.