Ce mardi 26 septembre, l’avocat des droits humains et figure du mouvement pro-démocratie, Arnon Nampa, âgé de 39 ans, a été reconnu coupable du crime de lèse-majesté et de violation du décret d’urgence par la justice thaïlandaise. Il a été condamné à 4 ans de prison. Cette condamnation résulte d’un discours qu’Arnon Nampa avait prononcé lors d’une manifestation le 14 octobre 2020, devant le Monument de la Démocratie.
Son discours contestataire en octobre 2020
Lors de cette manifestation, Arnon Nampa appelait à la démission du Premier ministre de l’époque, Prayut Chan-o-cha, à la réforme de la monarchie et à l’écriture d’une nouvelle constitution. Les manifestants avaient marché jusqu’à Government House et plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient présentes. Il était également prévu que les manifestants se rendent au Parlement le lendemain pour exiger davantage de démocratie.
La loi controversée sur la lèse-majesté
En Thaïlande, le texte sur la lèse-majesté, basé sur l’article 112 du Code pénal, punit jusqu’à quinze ans de prison toute insulte visant le roi ou sa famille. Cette loi controversée, appelée à être réformée par les jeunes générations, est largement utilisée pour étouffer la dissidence et museler l’opposition.
- La condamnation d’Arnon Nampa est basée sur cette loi de lèse-majesté, qui a déjà été contestée par de nombreux groupes de défense des droits humains, en Thaïlande elle-même et à travers le monde.
- Certains observateurs ont signalé que cette condamnation visait à intimider les autres membres du mouvement pro-démocratie.
Une répression accrue depuis 2014
Depuis le coup d’État de 2014 mené par le général Prayut Chan-o-cha, les autorités thaïlandaises ont intensifié leur recours à la loi sur la lèse-majesté pour poursuivre les opposants politiques, notamment des militants et des avocats qui défendent les droits des personnes accusées de ce crime. Les Nations Unies ont également exprimé leur inquiétude face à ces arrestations et condamnations.
Les répercussions sur les manifestations actuelles
La condamnation d’Arnon Nampa intervient dans un contexte de tensions entre le gouvernement thaïlandais et les manifestants pro-démocrates qui continuent d’exiger une réforme constitutionnelle, la démission du Premier ministre et une meilleure protection des droits humains. Il reste à voir comment ces événements influenceront les manifestations à venir et si elles entraîneront une intensification de la répression à l’égard des autres figures pro-démocratie.
Un soutien international grandissant
Les condamnations d’Arnon Nampa et d’autres figures du mouvement pro-démocratie thaïlandais ont reçu le soutien de plusieurs organisations internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch. Ces dernières ont appelé les autorités thaïlandaises à cesser de recourir à des lois comme celle sur la lèse-majesté pour réprimer la contestation politique et à respecter les droits humains fondamentaux.
L’avenir du mouvement pro-démocratie en Thaïlande
Malgré la répression et les mesures prises par le gouvernement pour étouffer la dissidence, le mouvement pro-démocratie thaïlandais demeure actif : les manifestations se poursuivent et de nombreux militants continuent de plaider pour des réformes politiques qui garantissent une plus grande démocratie et un meilleur respect des droits humains. La condamnation d’Arnon Nampa représente un revers pour ce mouvement, mais il est peu probable qu’elle mette fin aux efforts de ceux qui luttent pour un changement démocratique en Thaïlande.