L’histoire politique française est marquée par plusieurs événements, dont l’occupation de Paris par l’armée allemande. Cet envahissement qui aura duré un peu plus de 4 ans restera pour tous les Parisiens et plus globalement pour tous les Français, une expérience inoubliable. Rétrospection sur l’un des moments les plus importants de l’histoire de la Ville Lumière.
L’occupation de Paris
La période de 1940 à 1944 était essentiellement marquée par la Seconde Guerre mondiale ; un conflit opposant farouchement les Alliés et l’Axe. Quelques mois auparavant, le 3 septembre 1939, la France avait déclaré la guerre à l’Allemagne. L’armée allemande entre dans Paris le 14 juin 1940 et n’en sera expulsée que le 24 août 1944. La ville de Paris est alors déclarée ‘’ville ouverte’’.
Plusieurs faits importants auront marqué cette période, notamment la parade des soldats allemands sur l’avenue des Champs-Élysées ou encore la visite d’Hitler. On note également au cours de cette période une dégradation du niveau de vie des Parisiens du fait de la dictature de l’occupant, les rafles de Juifs avant que Paris ne soit libérée à la suite d’un soulèvement populaire.
La visite d’Hitler à Paris
Elle a été l’un des moments les plus importants de cette triste période de l’histoire de Paris. Cette visite d’Hitler avait l’allure d’une déclaration de victoire. Hitler est venu à Paris non pas une fois, mais deux. Pourtant, il n’est jamais resté longtemps dans cette ville qui l’avait toujours fasciné. À l’occasion de sa seconde visite, Hitler a notamment pris le temps de se recueillir sur le tombeau de Napoléon 1er.
La vie des Parisiens durant l’occupation
Durant l’occupation allemande de 1940, le quotidien des Parisiens a été profondément bouleversé. Ces bouleversements se remarquent notamment sur le plan démographique, sur le plan de l’ordre et de la loi, de la nourriture et des transports.
Les conséquences démographiques
Peu de temps après l’invasion allemande, plusieurs familles craignant l’insécurité, ont préféré partir en exil. Au final, la ville a été vidée de plus de 2/3 de sa population.
L’ordre et la loi
Les soldats de la Wehrmacht ont exercé une répression farouche contre les résistants à leur occupation. Ceux-ci étaient incarcérés, torturés et exécutés dans la cave de l’ancien ministère de l’Air qui était alors transformée en une chambre d’exécution. Au cours de cette occupation, les Français durent se mettre à l’heure allemande ; aussi bien au sens propre qu’au sens figuré du terme. Dans le Bulletin municipal officiel du samedi 15 juin 1940, il fut ordonné aux Parisiens de remonter leurs montres et horloges d’une heure. De cette façon, il n’y avait plus de décalage horaire entre Paris et Berlin.
Le temps de cette occupation, Paris a cessé d’être la capitale de France et était devenue le centre des opérations de l’armée nazie. De même, l’on voit apparaître de plus en plus d’affiches avec des inscriptions en allemand. Par ailleurs, l’occupation allemande a été également marquée par le pillage de certaines statues publiques qui ont été fondues pour récupérer le métal. En tout, une centaine de statues auront subi ce triste sort. Fort heureusement, les statues des saints et celles des rois ont été préservées.
L’alimentation et les transports
Sur ce plan, les populations étaient soumises à un rationnement strict et devaient faire face à une pénurie de vivres sans précédent. Dans le sillage de ce mal-être, le marché noir commence à s’installer et à se développer, non seulement pour la nourriture, mais aussi pour le charbon. Loin de s’en soucier, l’occupant l’encourage même à travers ses actes.
L’essence aussi était devenue un bien très rare. La plupart des propriétaires d’automobiles durent alors ranger leurs véhicules. On assista à cette époque au retour au premier plan de moyens de déplacement comme les vélos-taxis et les fiacres.
La libération de Paris
Informés de l’arrivée imminente des troupes alliées, les habitants restés dans la ville déclenchent une insurrection le 19 août 1944 sous l’impulsion de la Résistance intérieure. La milice allemande dirigée par le général von Choltitz finit par capituler le 25 août 1944, date à laquelle la 2e Division Blindée fit son entrée dans la ville par la porte d’Orléans. Fort heureusement, la plupart des monuments et ponts de la ville ont été épargnés par les heurts. Le jour suivant, le général de Gaulle mena un défilé sur cette même avenue et prononça son célèbre discours : ‘’Paris libéré !’’ À ce jour, un mémorial est érigé dans la rue de Rovili en hommage aux résistants qui ont perdu la vie lors de ces affrontements.
La célébration des 75 ans de la libération de Paris
Le défilé de la libération
Aux environs de 15h eut lieu un grand défilé à Paris, nommé le défilé de la liberté. Cette cérémonie se tint dans la partie sud de la capitale à la place d’Orléans. Le défilé permit de rendre hommage à la mémoire de tous les soldats français qui ont lutté pour cette noble cause, en particulier le capitaine Lucien Sarniguet et les six sapeurs-pompiers qui, au mépris des balles que leur tirait l’ennemi, ont pu grimper jusqu’au sommet de la Tour Eiffel pour remplacer le drapeau nazi par l’étendard tricolore. Le défilé avait également pour objectif de rendre hommage à tous les soldats d’autres nations qui ont volé au secours de la France, notamment les soldats de l’armée espagnole.
La projection de film
Hormis le défilé qui représentait l’activité phare, la mairie a également prévu des activités en lien avec le cinéma. Le film ‘’La Traversée de Paris’’ de Claude Autant-Lara et de ses compères fut projeté dans les salons de l’Hôtel de Ville. Par ailleurs, plusieurs activités littéraires et musicales furent également organisées et connurent un grand succès.
Autres faits marquants
Pour rendre la fête la plus participative possible, il avait été demandé à tous les Parisiens et aux touristes de se vêtir selon le mode vestimentaire de l’époque de la libération de Paris. De même, la mairie avait encouragé les commerçants et les habitants de Paris à décorer les balcons ou terrasses de leurs maisons ou de leurs commerces aux couleurs nationales. Ce fut une très belle fête.