Une hernie correspond à une excroissance qui se forme du fait du débordement anormal d’un organe hors de son emplacement naturel. En termes plus clairs, une hernie équivaut à la sortie d’un organe de la cavité où il loge normalement. Il en existe trois types : les hernies de la paroi abdominale, la hernie hiatale et les hernies discales ou intervertébrales. Dans cet article, il sera question de la hernie discale cervicale ; une forme de hernie intervertébrale. Comment la reconnaître ? Quelles sont ses causes et comment en guérir ? On vous dit tout dans cet article.
Hernie discale cervicale : définition
Une hernie discale cervicale est une hernie de type intervertébrale. Elle correspond, selon les spécialistes, à la protrusion (avancement anormal) du fragment d’un disque intervertébral dans la zone du rachis cervical. Ce fragment va comprimer l’un des nerfs (radiculopathie) et l’irriter, entraînant par ricochet une douleur en fonction du trajet dudit nerf. Dans certains cas, on peut même constater une compression de la moelle épinière.
La douleur provoquée par les hernies discales cervicales est appelée névralgie cervico-brachiale. Elle équivaut à la sciatique sur les membres supérieurs. En cas d’atteinte, on recommande vivement une consultation chez un médecin expert comme ce chirurgien spécialiste hernie discale à Bordeaux.
Les symptômes de la hernie discale cervicale
Les douleurs
La névralgie cervico-brachiale représente le symptôme principal de ce type de hernie. Cette algie peut se répandre jusqu’à la main. Son intensité varie d’un individu à un autre, quoiqu’elle semble généralement très soutenue et insupportable. La plupart du temps, le niveau de douleur s’accroît lorsque le patient effectue des mouvements de rotation de la tête. D’après les spécialistes, il n’existerait aucune position antalgique qui permettrait de la soulager.
Pour résumer, des douleurs peuvent être ressenties au niveau du cou, des membres supérieurs (bras, avant-bras, épaule et main), mais aussi au niveau des membres inférieurs.
Des troubles neurologiques
En portant atteinte aux racines nerveuses, la compression peut provoquer des troubles neurologiques. Les patients font souvent état de :
- Engourdissements ;
- Paresthésie traduite par des picotements ou fourmillements ;
- Hypersensibilité (hyperesthésie) ou diminution de la sensibilité (hypoesthésie) ;
- Trouble sensitif ou déficit moteur (faiblesse des muscles et des membres en général, notamment celui affecté) ;
- Difficultés de mouvement.
En cas d’atteinte de la moelle épinière, on dit qu’il y a myélopathie cervico-arthrosique, entraînant des pertes d’équilibre et des chutes.
Divers symptômes selon la localisation de la hernie
Dans 90 % des cas, les hernies discales cervicales sont localisées entre les vertèbres C5-C6 et C6-C7 de la colonne vertébrale. Selon la localisation, divers symptômes peuvent apparaître.
Entre les vertèbres C4 et C5, une hernie discale cervicale engendre une faiblesse au niveau des bras et des épaules. Cette faiblesse peut être accompagnée d’une sensation douloureuse au niveau du muscle deltoïde. Pas de fourmillements ni d’engourdissements en cas de hernie discale dans cette zone.
Entre les vertèbres C5 et C6, une hernie discale peut entraîner une faiblesse au niveau du poignet, dans la région du biceps et au niveau des muscles extenseurs. À ce stade, des engourdissements et des fourmillements sont observés. Ils sont accompagnés de douleurs qui peuvent s’étendre à la main en passant par le pouce. Il s’agit de la hernie discale la plus fréquente.
Entre les vertèbres C6 et C7, une hernie discale entraîne une faiblesse des muscles extenseurs des doigts et une faiblesse du triceps. Les fourmillements et engourdissements sont ressentis par le patient dans la zone de la main et plus précisément au niveau du médius.
Et pour finir, la hernie discale entre les vertèbres C7 et D1. Celle-ci rend le serrement des doigts très difficile. Cette fois, douleurs, picotements et engourdissements se font remarquer jusqu’au niveau de la partie inférieure du bras et de l’auriculaire.
Voilà donc l’ensemble des parties où une hernie est considérée comme une hernie discale cervicale. Un peu plus bas (au niveau du rachis dorsal après la vertèbre D1), on parle de hernie discale dorsale et au niveau du rachis lombaire, on parle de hernie discale lombaire.
Causes et facteurs à risque de la hernie discale cervicale
La hernie discale molle touche généralement les individus jeunes. La protrusion peut être due ici à un traumatisme causé par un accident de la route, une chute ou l’usage prolongé d’engins traumatisant pour l’échine. Cependant, elle peut également être spontanée.
La hernie discale dure quant à elle affecte les personnes d’un certain âge. Elle apparaît progressivement avec l’usure naturelle du rachis et peut être combinée à une dégénérescence discale et à une arthrose cervicale.
En outre, faut-il constater qu’à l’instar du vieillissement, certains facteurs à risque demeurent. On pense notamment au soulèvement de charges lourdes durant de nombreuses années, à l’arthrose, à une mauvaise posture, etc.
Hernie discale cervicale : diagnostic
Le diagnostic d’une hernie discale cervicale passe par un interrogatoire et un examen clinique. Toutefois, il se peut que le médecin exige certains examens complémentaires, selon l’état actuel du patient, dans l’optique d’entériner le diagnostic et de déterminer le traitement médical adéquat. Le but étant par ailleurs de détecter d’éventuelles pathologies (spondylolisthésis, tumeur, pathologie dégénérative, etc.).
L’examen clinique
L’examen clinique permet d’identifier le trajet de la douleur afin de déterminer si celui-ci cadre spécifiquement au trajet d’un nerf. Ledit examen permet aussi de scruter des signes qui prouveraient une entrave au bon fonctionnement des nerfs : anesthésie, troubles moteur, paralysie…
Pour finir, l’examen clinique permet d’exclure d’autres raisons possibles aux douleurs brachiales comme celles provenant de l’épaule.
Les examens complémentaires (examens d’imagerie)
Ces examens ne sont obligatoires que si une intervention chirurgicale est à envisager soit à la suite de l’échec d’un traitement, soit en cas d’urgence du fait d’une atteinte paralysante ou du syndrome de la queue de cheval.
La radiographie est le premier des examens d’imagerie envisagés. Elle permet l’observation détaillée de la structure osseuse du rachis. Elle ne sert pas à détecter directement la hernie, mais permet l’élimination d’autres diagnostics éventuels (fracture, tumeur, instabilité…).
Une tomodensitométrie peut être réalisée. Elle permettra l’établissement d’une image présentant la hernie discale même si celle-ci restera difficile à mettre en évidence. L’image montrera le canal vertébral ainsi que son contenu et les structures adjacentes.
L’IRM constitue l’examen le plus efficace pour diagnostiquer une hernie discale. Elle montre absolument tout (hernie, canal intervertébral, nerfs et tissus environnants). Elle permet aux spécialistes de visualiser la hernie discale en cernant son volume, son niveau et son caractère (mou ou dur).
Par ailleurs, les médecins peuvent recommander un EMG (électromyogramme). Cela, afin de rechercher un problème radiculaire et éliminer quelques pathologies liées au membre supérieur.
Hernie discale cervicale : quels traitements ?
Le traitement médicamenteux
Il semble basé sur la consommation d’antalgiques et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Mais avant, une mise au repos du patient est fortement recommandée. Ce dernier doit éviter au maximum les comportements à risque qui peuvent accroître la taille de la hernie. Les médecins interdisent ainsi aux patients le sport, le soulèvement d’objets lourds, etc.
Les antalgiques et les anti-inflammatoires sont indiqués pour soulager la souffrance des personnes touchées dans l’attente d’une guérison spontanée de la hernie. Parfois, il arrive que les médecins prescrivent un traitement par corticoïde oral.
L’infiltration
Lorsque le traitement médicamenteux se révèle inefficace, les spécialistes proposent alors des infiltrations cervicales de corticoïdes. Réalisées sous assistance scanner, ces infiltrations ont pour but d’amoindrir l’inflammation du nerf comprimé. D’ailleurs, elles sont parfois effectuées à proximité dudit nerf.
Le traitement fonctionnel (rééducation)
Le traitement fonctionnel repose sur l’application de techniques de kinésithérapie. Il s’agit entre autres des techniques manuelles telles que le pompage et la traction, de la posture de décharge, de la técarthérapie… Cependant, ces dernières fonctionnent mieux dans le cadre du traitement des hernies discales lombaires.
Pour les cervicales, il faudra une rééducation. Celle-ci repose sur le renforcement des muscles situés autour des vertèbres cervicales. Sans oublier les tractions dans l’axe pour provoquer la résorption de la hernie. Durant la rééducation, des massages seront effectués pour réduire les douleurs provoquées par la contraction prolongée des muscles. Le cracking et les manipulations brutales sont exclus pendant le processus.
Le traitement chirurgical
Dans la majorité des cas, la chirurgie est utilisée en dernier recours, sauf bien évidemment si les spécialistes constatent un déficit neurologique très poussé ou des signes du syndrome de la queue de cheval. Ces deux cas constituent des urgences chirurgicales.
Les méthodes chirurgicales sont multiples. Les médecins peuvent opter pour une discectomie, une chimionucléolyse, une annuloplastie, une laminectomie, une nucléopastie, une arthroplastie, etc. Le plus souvent, c’est la discectomie qui est préférée.
La discectomie consiste à retirer la hernie discale et à réaliser un blocage de vertèbre en remplaçant le disque affecté par une arthrodèse cervicale ou par une prothèse.
Globalement, le traitement chirurgical d’une hernie discale cervicale vise la cessation de la compression de la racine nerveuse, le rétablissement du nerf, l’allègement des douleurs et le rétablissement du fonctionnement général.